La marquise sortit à cinq heures.
Comme d’habitude.
Cet horaire laisse aux écoliers trente minutes pour rentrer chez eux et c’est parfait. Le circuit est toujours le même : la rue piétonne, le square, l’avenue, puis le rond-point. Au carrefour, la marquise fait signe, d’un léger tressautement, qu’elle veut traverser. On la suit. Et c’est là, au centre du rond-point, que la marquise se soulage enfin, indifférente au flux des voitures. Il faut dire que l’horaire est bien choisi: la circulation n’est pas trop dense, ce n’est pas encore l’heure de fermeture des bureaux. Du coup les voitures roulent à une vitesse raisonnable et personne ne s’attarde à observer la silhouette qui, penchée vers le sol, saisit d’une main gantée de plastique noir une petite chose tiède et molle, retient un léger haut-le-cœur puis, d’un tour de poignet, retourne le sac sur son contenu, en même temps qu’elle se résigne, ce jour encore, à trimballer son colis sur les cent mètres suivants, dans l’attente de la première poubelle.
Comme d’habitude.
Cet horaire laisse aux écoliers trente minutes pour rentrer chez eux et c’est parfait. Le circuit est toujours le même : la rue piétonne, le square, l’avenue, puis le rond-point. Au carrefour, la marquise fait signe, d’un léger tressautement, qu’elle veut traverser. On la suit. Et c’est là, au centre du rond-point, que la marquise se soulage enfin, indifférente au flux des voitures. Il faut dire que l’horaire est bien choisi: la circulation n’est pas trop dense, ce n’est pas encore l’heure de fermeture des bureaux. Du coup les voitures roulent à une vitesse raisonnable et personne ne s’attarde à observer la silhouette qui, penchée vers le sol, saisit d’une main gantée de plastique noir une petite chose tiède et molle, retient un léger haut-le-cœur puis, d’un tour de poignet, retourne le sac sur son contenu, en même temps qu’elle se résigne, ce jour encore, à trimballer son colis sur les cent mètres suivants, dans l’attente de la première poubelle.
Ce jour-là comme d’habitude, la marquise sortit à cinq heures, fit ce qu’elle avait à faire, et ramena sa maîtresse à la maison à six heures.
Geneviève Alméras
Geneviève Alméras
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Si vous souhaitez laisser un commentaire, n'hésitez pas à le faire. Mais ne vous attendez pas à le voir s'afficher immédiatement, la fonction de modération des commentaires a été activée. @ bientôt!